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Un écrivain a mis sa vie et ses rêves entre vos mains. Gérez ses besoins, contrôlez son imaginaire et il réalisera une fiction en direct.
Immiscez-vous au coeur de l'instant ! Immiscez-vous au coeur de la création !
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Art Generator est un jeu de simulation de vie amélioré : il n'y a plus de simulation.
Entrez directement en interaction avec la vie d'un écrivain via une interface simple. Vous pouvez contrôler ses actions mais aussi son monde intérieur. Faites le s'asseoir à son bureau et s'exprimer par écrit sur son ordinateur en paramétrant ses inspirations. Contrôle et divertissement garantis !
Cliquez sur une action dans l'onglet rouge "Besoins de l'écrivain" et le personnage l'exécutera. S'il refuse, c'est que des besoins plus urgent n'ont pas été satisfait. Choisissez alors une autre action.
Quand vous cliquez sur l'action "écrire...", le personnage s'installe devant son ordinateur et commence à créer. La création apparaît en direct sur l'autre écran. Vous pouvez alors choisir dans les options situées dans le carré rouge le thème, le style et la vitesse d'écriture ainsi que le lieu et le nombre de personnage de la fiction.
Alors prenez la souris et faites vivre l'artiste !
Le concept est simple : par le biais d'une interface écran, le joueur contrôle les actions d'une personne réelle. S'établit alors une relation ambiguë : est-ce le joueur qui manipule une vie humaine ou est-ce le programme qui force, à son insu, le joueur à exhiber sa propre perversité ? Le jeu, le design, la jeune femme, séduisent le public pour le mener là où il ne veut pas aller.
Confort + dépendance =
L'espace temps est lui-même flou : l'écrivain se trouve-t-il dans sa chambre, quelque part, ou juste derrière cette porte ? La violence désincarnée du virtuel prend corps au moment où un visiteur clique de son doigt sur un des boutons et engendre une action.
C'est si facile, si confortable. Pourtant on ne peut s'y méprendre : même en ayant les meilleures intentions du monde le joueur ne peut être gentil ; le dispositif-même l'en empêche. C'est pervers, c'est jouissif, c'est addictif.
Abstraction - action =
Peut-on maitriser notre rapport aux mondes virtuels ?
Ce dispositif tente de questionner la violence d'un monde dans lequel nos actions n'ont plus aucune conséquence directe. Un monde dépouillé de tout hasard, de tout imprévu, un monde où la sécurité et le confort de ses utilisateurs sont tellement assurés qu'y vivre devient une entreprise absurde et désespérante.
Lorsque l'écrivain s'asseye à son bureau, il est prêt à recevoir l'inspiration pour créer de l'art, des situations, de la fiction. L'inspiration, c'est le joueur qui la lui insuffle en choisissant parmi les options (thèmes, lieux, morale, personnage...).
Art x mode =
Art Generator, comme son nom l'indique, est un jeu vidéo construit sur le thème (ou l'excuse) de l'art. Si Art Generator peut être considéré comme une oeuvre contemporaine, c'est aussi une aberration de plus dans notre société individualiste et consommatrice de divertissement et d'art. Divertissement et art dont la frontière aujourd'hui tend à n'être plus qu'une distinction théorique. Art Generator parle de l'art pour questionner sa fonction et il parle de l'art parce que c'est à la mode.
Poésie/liberté d'expression =
Quelle est la place de l'artiste dans la société actuelle ? La prolifération culturelle monstrueuse qui envahit notre environnement quotidien est-elle vraiment la démonstration absolue d'une liberté d'expression assumée par tous? Qu'est-ce qu'on exprime vraiment ? L'artiste ne se contente-t-il pas trop souvent de la forme, de la formulation, de l'image, de la plasticité, laissant le fond tanguer avec les aléas du marché ?
La démocratie, incarnée ici par l'interactivité, ne se réalise-t-elle pas aujourd'hui dans la séduction d'un pouvoir et d'une liberté individuelle qui ne sont au fond que des moyens de manipuler l'individu lui-même ? L'artiste - avec son art fondamentalement apprivoisé et inoffensif, ou plus exactement détaché de toute réalité - n'est-il pas devenu le symbole séducteur majeur de ce système ?
Il ne faut surtout pas que la machine à produire de l'art s'arrête. Nous nous y employons pleinement et cyniquement avec cette proposition.